La République Démocratique du Congo (ex Zaïre), appelée plus couramment RD Congo a vécu de nombreux troubles depuis la sortie du colonialisme dans les années 60. Ces troubles ont plusieurs origines, parmi lesquelles on peut citer :

  • Une sortie précipitée et mal préparée d’un colonialisme qui a largement déstabilisé la culture et les structures locales
  • Des rivalités ethniques exacerbées par une pauvreté généralisée
  • Un régime autoritaire incapable de fournir les services essentiels aux populations et de faire régner la sécurité sur le territoire national
  • Des mouvements importants d’exode et de déportation des populations
  • Une volonté de contrôle des ressources naturelles par différents groupes politico-militaires
  • Une pression foncière dans des régions densément peuplées, et en particulier des antagonismes entre mode de production agricole et pastoral.

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Durant les dernières décennies, la RD Congo a vécu plusieurs conflits qui ont dévastés le pays. Citons en particulier :

  • La première guerre, de 1996 à 1997, qui a permis à Laurent Désiré Kabila, soutenu par l’Ouganda, le Rwanda et l’Angola, de renverser le régime du président Mobutu. Laurent Désiré Kabila est entré à Kinshasa et s’est auto-proclamé président le 17 Mai 1997.
  • La deuxième guerre, de 1998 à 2002 est née des divergences entre Laurent Désiré Kabila et ses ex-alliés Ougandais et Rwandais. Ce conflit a concerné de nombreux pays : du côté de la rébellion citons l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, du côté de Kinshasa, l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad. Durant ce conflit le Président Laurent Désiré Kabila a été assassiné en janvier 2001, et remplacé par son fils Joseph Kabila. On estime que durant ce conflit 5,4 millions de personnes sont décédées entre 1998 et 2004, principalement de faits de guerre directs ou de malnutrition.
  • Au niveau interne, la RD Congo connait depuis 2001 un éclatement de mouvements rebelles et la multiplication de chefs de guerre qui agissent avec l’appui rapproché d’alliés extérieurs. Parmi les principaux mouvements actifs dans l’Est citons : le M23 soutenu par le Rwanda (en avril 2012, des soldats se sont mutinés contre le gouvernement] Des mutins ont formé un groupe de rebelles composé d’anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) ; le RCD-Mouvement de Libération (RCD-ML) soutenu par l’Ouganda ; le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de J-P Bemba ; l’Union Patriotique des Congolais (UPC) de Thomas Lubanga ; la LRA (pour Lord’s Resistance Army) de Joseph Kony ; les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), supplétif de l’armée régulière congolaise (malgré les nombreuses accusations de violences et de prédations contre les populations civiles formulées à leur encontre) ; etc.

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Les conflits ont été particulièrement violents dans les provinces de l’Est, notamment sur fond de contrôle des ressources naturelles et de conflits ethniques. Fin 2002, le Rwanda et l’Ouganda proclament leur retrait complet de la RDC, bien que des éléments armés de ces deux pays voisins continuent à agir de manière continue ou sporadique sur le territoire congolais. En Décembre 2002 tous les belligérants congolais et les partis politiques signent l’accord de paix de Sun City (en Afrique du Sud).

Malheureusement la signature de ces accords n’a pas permis de mettre fin à la spirale de violence à l’Est, et a même fait apparaitre de nouveaux chefs de guerre locaux qui, prétextant de la défense de leurs communautés, sont essentiellement demandeurs de gratifications politico-militaires. Les exactions perpétrées par ces chefs de guerre ne sont plus guidées par une quelconque idéologie mais par une pure entreprise de prédation et/ou de maintien d’un contrôle sur le territoire et sur les ressources naturelles, et souvent attisées par haine ethnique.

Eringeti,-territoire-de-Beni,-Nord-Kivu,-RD-Congo_0-2Cependant, les accords de paix de Sun City ont progressivement permis de faire respecter en partie le cessez-le-feu et de concrétiser la résolution 1279 du Conseil de sécurité de l’ONU. Dès mars 2003, la Mission d’Observation des Nations Unies en RDC (MONUC), déploie enfin un premier contingent en Ituri.

Fin 2003, ses effectifs sont renforcés, étendus progressivement à l’ensemble de l’Est du Congo et auront pour tâche principale le désarmement (volontaire) de l’ex-FAR et des miliciens Interahamwe rwandais présents en RDC. Suite à ces opérations militaires, les zones d’insécurité sont limitées aujourd’hui à quelques poches isolées, mais hélas bien actives.